Un article dans le journal de Montréal m’incite à écrire sur ce sujet. Une affirmation qu’on voit régulièrement me force particulièrement à m’insurger :
Plus de 85 % des emplois qui vont naître d’ici 2030 n’ont pas encore été inventés, selon un rapport de l’Institute for the future et Dell publié l’an dernier.
Quelle idée ridicule. On en nomme un plus bas dans l’article : pilote de drone, pensez-vous vraiment que les drones ne se piloteront pas seuls alors que les voitures et les avions, eux, le pourront ? Mais je crois que l’argument clef vient de ce très bon film Humans Need Not Apply. L’auteur argumente qu’une vague irrésistible d’automatisation s’en vient et que comme les chevaux qui n’ont rien fait pour devenir obsolètes, bientôt, les humains seront simplement obsolètes et inemployables. À la fin du reportage, il reprend les arguments traditionnels que de nouveaux emplois seront créés, comme ça s’est produit à plusieurs reprises dans le passé lors des précédentes vagues d’automatisation, vague d’automatisations qui ont commencé au Moyen-âge (j’ai mis l’URL à peu près où l’argument apparaît, mais je vous encourage à le regarder en entier). L’auteur nous montre la liste d’emplois occupés par les Américains. La liste est longue, vous pouvez en trouver une ici. Dans cette liste, la trentaine d’emplois regroupant le plus de travailleurs aux É.-U. existait déjà il y plus d’un siècle. Et tous ces emplois sont menacés par l’automatisation. Dans le reportage on nous dit qu’à la trentième position apparaît le premier nouvel emploi : programmeur, un emploi lui aussi menacé par l’automatisation. En reprenant la liste que je suggère, liste qui vient du recensement de 2016 aux É.-U., j’arrive à des résultats comparables. Programmeur apparaît en quarante troisième position et plus de 46% des emploies sont des emploies traditionnels. On parle de 72 millions de travailleurs américains.
Donc, ayant constaté ceci. Combien de pilotes de drone avons-nous vraiment besoin ? Je ne crois pas qu’on pourra remplacer 72 millions de travailleurs par ces nouveaux emplois. Et la liste, après programmeur, continue avec tout un tas d’emplois tout à fait traditionnels. Le suivant en nombre : avocat. Cette profession perd aujourd’hui même ses travailleurs qui font le sale travail de lire des milliers de courriels et de tabuler des rapports et de croiser des données. Les ordinateurs sont bien meilleurs, ils ne dorment pas, ne prennent pas de pause cigarette et ne mettre jamais les mains aux fesses des secrétaires.
Bref, la situation est désespérée et elle est selon moi inévitable. La bonne question que nous devons nous poser est : que faire ? Comment devons-nous orienter nos sociétés pour assurer le bonheur du plus grand nombre et non seulement des plus riches, sachant que nous perdrons tous le moyen de nous sustenter. Je ne crois pas qu’il faille taxer les robots ou le fruit de leur travail. Il faut taxer les riches ou nationaliser la production.
Je vous laisse sur cette belle petite vidéo d’un barman automatisé.
PLQ Delenda Est