Dindons de la farce

Michel Girard écrit une excellente chronique aujourd’hui sur les conditions que nos gouvernements devraient imposer aux différentes entreprises qui reçoivent l’aide de l’état dans cette crise du coronavirus. Toutes, sauf une, sont excellentes, et d’ailleurs toutes ces mesures devraient être automatiquement appliquées lors de toute aide, même en dehors des crises. Cependant, la troisième mesure propose de limiter les salaires des hauts dirigeants de 25 à 50 % leur salaire normal. Mais ces salaires sont en temps normal indécents, parfois plusieurs centaines de fois le salaire moyen de leurs employés. Je crois qu’il faudrait les obliger à ramener leur salaire au maximum à trois fois le salaire moyen de leur entreprise. Donc, une entreprise dont les employés ont un salaire moyen proche du salaire minimum, soit 13,10 dollars de l’heure, aurait une haute direction dont les salaires ne pourraient pas dépasser à peu près 40 dollars de l’heure. C’est peu pour les baveux qui nous dirigent, mais ça reste un bon salaire.

PLQ Delenda Est

L’hôpital Le mouroir Charles-LeMoyne

~~L’hôpital~~ Le mouroir Charles-LeMoyne

Voilà un bail que je n’avais pas écrit. Ce ne sont pourtant pas les sujets qui manquent. Nous sommes toujours affligés par les partis libéraux, nous n’avons rien dératisé depuis les dernières élections. Le Coronavirus nous donne tout plein de bons sujets et les cons qui ne savent rien analyser pullulent plus que jamais. Non, c’est vraiment qu’écrire est une souffrance. Je ne suis pas écrivain, ni intellectuel. J’y aspire, mais je ne suis qu’un vulgaire petit scientifique sans importances. Pourtant, avant d’écrire ce texte ce soir, j’ai relu quelques pages de mon carnet web, et je trouve ça franchement pas mal. Mon pote libraire dit toujours qu’un bon écrivain n’aime pas ce qu’il écrit. Je dois donc être franchement mauvais.

Maintenant, pourquoi ce titre  ? Nous avons quelques bons amis médecins qui exercent sur la rive-sud. Certains qui ont même été urgentologue à Charles-LeMoyne. Tous nous ont dit de préférer Pierre Boucher, que les services y sont meilleur, que les patients (pas les oiseaux) allaient à Chales-LeMoyne pour y mourrir. D’où le titre. Nous avons eu la malchance de subir cet hôpital dernièrement. Mais avant de décrire notre mauvaise expérience pour la postérité, laissez-moi vous rappeler, ardants lecteurs, que je ne suis pas du tout contre le système médical. J’avais déjà écrit une petite chronique où j’avais exprimé ma satisfaction générale envers les hôpitaux, les médecins et les infirmières. Ce ne sera pas le cas ce soir.

Tout a commencé par trois à quatre bonnes journées de fièvre de ma fille de 11 mois. L’état général n’était pas mauvais, mais elle était généralement assez fiévreuse et léthargique. En bons citoyens, nous avons appelé pour obtenir un rendez-vous avec notre pédiatre attitré. Nous avons obtenu un rendez-vous téléphonique qui s’est très bien passé. Le pédiatre de ma fille a mis le doigt sur le bobo : probablement la roséole, mais il fallait aller vérifier à l’hôpital. Fort bien. La roséole est une maladie bénigne qui apparaît très rarement passée l’âge de quatre ans. Aucun traitement n’est nécessaire. Une fièvre assez forte apparaît brusquement et disparaît après 3 ou 4 jours, puis émerge une éruption cutanée qui n’affecte jamais les joues. Rien de bien méchant, mais pour un bébé, après trois jours de fièvre, il faut aller voir un docteur.

Donc, notre pédiatre nous donne rendez-vous à Chrles-leMoyne, le pédiatre de garde nous attend. J’avais décidé, dans ma colère initiale, de nommer ce pédiatre, mais je vais m’abstenir, je n’aime pas les règlements de comptes trop personnels sur internet. Je pars donc en quelques minutes avec mon bébé pour Charles-LeMoyne. Première mauvaise surprise, malgré le rendez-vous, il nous faut nous rendre au prétriage, les gardiens de sécurité ne nous laissent pas aller directement à l’urgence. Le prétriage est dans un chapiteau devant l’urgence. Arrivé au prétriage, on nous attend, on donne un bracelet à ma fille, bracelet qu’elle perd 17 secondes plus tard, car il est trop grand pour un bébé. On me donne des instructions que je suis à la lettre : portez ce masque, entrez à l’urgence, lavez-vous les mains, prenez un numéro pour le triage et attendez qu’on vous appelle. Je peux faire ça.

Je mets le masque, j’entre à l’urgence, je me lave les mains et une grosse cruche du Maghreb avec des sourcils dessinés au crayon sort de son bureau et m’apostrophe en me tutoyant — ça ça me fait braire et ça augmente ma mauvaise humeur latente — et commence à me diriger. Elle insiste pour m’enquiquiner en me demandant de réordonner les 2 étapes (lavage de main et prise du numéro) qu’on m’a données au prétriage. Je suis déjà de mauvaise humeur, parce que j’ai rendez-vous et je n’ai pas envie d’être mélangé avec les gens qui ont le covid-19, alors je réplique assez sèchement. Elle ne se gêne pas pour crier à tous que je suis de mauvaise humeur, que je n’aime pas qu’on me pose de question et que je mords. Bon, je me suis contenu, mais qu’elle poufiasse.

Je passe au triage. Là, on ne nous attend plus. L’infirmier prend le téléphone, car il ne comprend pas qu’on ne nous envoie pas directement en pédiatrie. Ça prend quelques minutes et son supérieur lui fait comprendre qu’il n’est pas là pour remettre en question le système. Il prend les signes vitaux de ma fille — merde, ou bonne nouvelle, elle ne fait plus de fièvre — et me dit d’aller attendre l’inscription dans la salle d’attente ; chouette. Bonne nouvelle, il n’y a personne, pas plus que mes 2 dernières visites à l’hôpital pour mon autre fille qui s’était cassé un bras. Les gens ont peur de l’hôpital et les infirmiers attendent littéralement sur le bord de leur salle d’attente pour le triage (comme des prostitués devant leurs bordels en Europe). Jusqu’ici, ça fait 5 minutes qu’on est arrivé à l’hôpital et on a déjà fait prétriage et triage. On s’inscrit puis on nous appelle dans une salle d’évaluation ( c’est là que le médecin vient nous voir, après son externe, faut bien former notre belle jeunesse ).

L’externe vient, j’ai vu mieux. Elle croit que ça pourrait être une otite, elle voit peut-être du rouge dans l’oreille. Ha ? Le médecin vient à son tour, elle ne voit rien, il y a trop de cire dans les oreilles de ma fille. Je m’inquiète, sommes-nous de mauvais parents; non c’est normal apparemment. Elle me pose un tas de questions et je réponds. Mais tout tourne autour du coronavirus, clairement, pour elle, les autres maladies ont toutes disparu de la surface de la Terre. Oui, ma fille a fait du bruit en respirant une fois, mais je l’ai changé de position dans mes bras et tout est rentré dans l’ordre. Oui, elle a toussé, une fois dans la salle d’attente de l’urgence quand je l’ai déshabillé, c’est même le médecin qui propose que c’était peut-être parce qu’elle était fâchée. Oui j’ai été malade il y a deux à trois semaines. Symptôme ? Maux de tête, toux grasse, beaucoup de mouchage, aucune fièvre. C’est clair pour elle, j’ai donné le coronavirus à ma fille.

Il faut en avoir le coeur net. Bon, elle m’explique qu’il faut toujours faire un bilan complet après 2,3 ou 4 jours de fièvre chez un bébé : tests sanguins, test pour le coronavirus (je veux toujours écrire cova comme dans la série épidémie à TVA, j’y reviendrai dans une autre chronique ) culture d’urine et tests d’urine pour éliminer les cystites, radio des poumons. Fort bien, on ne peut pas s’opposer à un peu de précautions. Même si elle ne fait plus de fièvre depuis que nous sommes à l’hôpital. J’approuve donc ces tests.

On m’envoie à la radiographie. Ils ne veulent pas laisser entrer ma fille, parce qu’elle n’a pas de masque et ça les m’obligerait à nettoyer la salle de radio. Fort bien. Quelqu’un part à la recherche d’un masque et revient bredouille. Après quelques hésitations, le personnel fait les 2 radios. Il faut dire que mon bébé est très fragile, elle est malade et elle pleure dès qu’elle n’est pas dans mes bras et redouble d’ardeur dès qu’on essaie de la manipuler et triple d’ardeur dès qu’on la manipule et quadruple …

Bref, toute manipulation par les infirmiers, les externes, les médecins et ragnagnagna sont très désagréables pour elle et pour moi. Mais tout le monde est bien doux avec elle, rien à redire là-dessus.

Je retourne dans une autre salle d’examen où on fait le prélèvement pour le covid. Très désagréable pour un père aimant sa fille, les jambes deviennent molles. On rentre un grand coton-tige dans la gorge puis dans le nez pour prélever du mucus et très loin. C’est là que la mauvaise nouvelle tombe. Je m’attends à ce qu’on fasse les prélèvements d’urine et de sang là, dans la salle d’examen de l’urgence. Puis on pourrait tranquillos retourner se confiner en famille à la maison et lire un bon livre avec bébé qui dort sur moi en se berçant. Mais non, soudainement l’infirmière me dit que le bébé doit être admis en pédiatrie et que c’est là qu’ils feront les tests. Pardon, admis ? Mais je n’ai jamais consenti à ça moi ? J’ai consenti à des bilans sanguins et d’urine et un test pour le coronavirus. Bordel ! Je garde mon calme, je tiens tout de même à ce qu’on fasse les tests. J’accompagne donc le brancardier qui m’amène à une chambre en pédiatrie. Mais avant, les infirmières insistent pour mettre un masque à un bébé de 11 mois qui insiste, lui, pour retirer ce satané masque. Donc, me voilà dans l’obligation de garder une main ferme dans le visage de mon bébé en marchant avec elle dans mes bras tout en poussant la poussette pour me rendre à sa nouvelle demeure.

L’hôpital est vide, c’est fou à quel point le gouvernement a fait un bon travail pour faire de la place pour y entasser des patients potentiels du covid.

Arrivé à la chambre, c’est en zone jaune: c’est-à-dire une zone d’isolement. Tout le personnel qui entre dans la chambre doit se costumer en entrant et se décostumer en sortant, nous n’avons pas le droit de sortir pour se promener les couloirs. Bon, je peux vivre avec ça et je comprends. Mais après 5 jours, plein notre petit cul familial, car oui, ma fille n’aura son congé que cinq jours plus tard. Parce que là, la comédie d’incompétence commence.

J’explique aux infirmières que nous n’avons que quelques prises de sang et d’urine à faire, je ne veux pas être admis. Elles ne savent rien, ne comprennent rien, il faut parler au médecin. Elles viennent prendre des prises de sang et d’urine. Ça aussi c’est pénible à voir. N’oubliez pas que ma petite mademoiselle pleure à rien. Elles cherchent des veines à piquer dans ma petite boule de suif, mais ce n’est pas évident, elle pleure vraiment beaucoup. Finalement, elles vont réussir à extraire queques gouttes, est-ce suffisant ? Non, on il en faut plus, car il y a 2 besoins. Puis, il faut faire une autre prise de sang, goutte à goutte comme les diabétiques. Repleur. Puis, installation d’un cathéter dans le méat urinaire. J’ai l’impression qu’on viole ma fille. Bien des pleurs. Bon, les infirmières m’expliquent que nous devrions avoir les résultats d’ici une heure ou deux. Je m’étonne, ça me semble très rapide. C’est parce que l’hôpital est vide, le labo n’est pas très occupé me répond-on. Ha, je n’étais pas fou en notant que l’hôpital était particulièrement tranquille. Donc, pour une heure ou deux, je peux très bien être patient. Je prends la chaise berçante, et je m’assois pour la première fois en trois heures. Je chante un peu pour la petite, elle s’endort, tout va bien, nous pourrons certainement patienter deux heures ainsi.

Quel naïf ! Et là, l’enfer débute.

Premièrement, ma femme que j’informe constamment par texto à toutes les étapes est envahie par un sentiment d’inutilité et la conviction qu’elle n’est pas une bonne mère parce qu’elle n’est pas là. Elle se sent ainsi parce qu’elle une bonne mère, j’y suis habitué. Je suis allé avec le bébé à l’hôpital parce qu’elle a peur coronavirus. Moi aussi, mais je demeure fonctionnel. Là, soudain, elle se réveille, elle m’appelle, elle n’en peu plus, elle a peur qu’on refile des cochonneries au bébé comme du lait maternisé ( notre fille est toujours au sein ). Bien sûr que non, je m’en charge, mais elle a peur. Elle veut que j’aille la chercher, mais moi, je ne suis pas convaincu de pouvoir sortir et je ne veux pas laisser le bébé tout seul. Malgré mes 18 ans d’études postsecondaires, on est toujours comme un enfant à l’hôpital, sans aucun contrôle et on nous parle comme à des villards souffrant d’ alzheimer incapable de comprendre les choses de base. Personne ne sait rien, il faut toujours attendre les médecins, eux ils savent, ils sont initiés au vrai savoir. Ma femme raccroche furax, parce que je ne veux pas aller la chercher.

Finalement, les échantillons d’urine ne sont pas bons. On réveille le bébé pour lui installer un sac collé à coup de grosse colle de gaffer-tape gris sur sa petite vulve toute fragile. Repleurs ! Puis, ho surprise, ma femme arrive. Bonne nouvelle, car elle pourra donner le sein au bébé, elle est fâchée, mais l’allaitement fonctionnera néanmoins — on a souvent testé. L’infirmière se précipite, nous n’avons pas le droit d’être 2 parents dans la chambre à cause du coronavirus. Ouin, bon, on comprend, de toute façon je dois aller surveiller les 2 autres à la maison pour qu’ils ne s’entre-tuent pas pendant qu’il n’y a pas d’adulte. Mais elle reste et insiste, je dois partir maintenant, c’est vraiment, vraiment très important. Ce sont les directives de l’état ! C’est bon, c’est bon, je pisse et je pars. Mais à l’expression du visage de l’infirmière, je comprends qu’il vaut mieux faire mes mictions à la maison.

Arrivé à la maison, je continue les contacts par texto avec ma femme. Autant que je déteste le téléphone, iMessage est génial. Toujours aucune nouvelle des tests. Ha, je croyais que ce ne serait pas long. Il faudra que me femme et le bébé y passe la nuit ; au cas. Demain le médecin passera nous disent les infirmières. Voyez ce glissement insidieux vers l’éternité ? On commence par un bilan, ce bilan doit être fait au département, donc admission. Les résultats prennent plus de temps que prévu, alors installez-vous confortablement dans votre nouvelle prison, le médecin passera vous voir un jour. Là, il est 22h00 ; je suis arrivé à l’hôpital à 16h15. Le bébé n’a pas refait de fièvre. Bon, on verra demain matin.

Lendemain matin, toujours pas de nouvelle du test de covid. L’externe passe, elle ne sait pas, mais il faudrait vraiment attendre. Tout ce temps-là, nous, on penche pour la roséole. C’est conséquent et les boutons sont sortis et la fièvre est terminée. Ça semble clairement être ça, notre pédiatre avait mis le doigt dessus. Mais on nous demande d’attendre, il ne serait pas sage de partir. Finalement, le médecin ne passe pas, il faut attendre une autre nuit.

Surlendemain. Toujours pas de résultats de covid. Certains tests sanguins et d’urine ont échoués, il faut les refaires. D’autres ont réussi, il faut les refaires. Quoi ? C’est un bébé de 11 mois, pas une junkie. Ils reviennent faire les tests. Attente de quelques heures. Le labo a refusé la nouvelle prise de sang, il faut la refaire. Quoi ? C’est un bébé de 11 mois, pas une junkie.
Ils reviennent faire les tests. Attente de quelques heures. Le labo a refusé la nouvelle prise de sang, il faut la refaire. Quoi ? C’est un bébé de 11 mois, pas une junkie.
Ils reviennent faire les tests. Attente de quelques heures. Le labo a refusé la nouvelle prise de sang, il faut la refaire. Quoi ? C’est un bébé de 11 mois, pas une junkie.
Ils reviennent faire les tests. Attente de quelques heures. pas de nouvelle.

Et oui, 4 prises de sang cette journée là sur un bébé de 11 mois et réinstallation de cathéter dans le méat urinaire. Ce sont des malades, des vrais médecins de la SS. Bon après tout ça, on va bien attendre les résultats. On a eu certains résultats sanguins qui avaient réussi qui justifiaient de refaire les tests sanguins. Une catégorie de globules blancs est à un niveau trop bas bas. Ce qui est normale pour une roséole, mais qu’est-ce que j’y connais moi, je n’ai pas été initié, je ne fais que prendre mes infos sur le net. Le médecin veut donc la garder sous surveillance.

Sursurlendemain. Toujours pas de résultats de covid ? Non, trois jours c’est long ? Il faudrait la garder au cas et ce sera plus simple pour refaire un prélèvement qu’on nous dit. Le bébé va toujours bien, plus de fièvre. Bon, elle ne veut pas manger, mais elle boit, donc tout va bien. C’est le b-a-ba des bébés. Quand un bébé boit, tout va bien. Naturellement, à chaque fois que j’amène un sac de vêtements, ou de nourriture comestible, les infirmières accourent pour me dire que je n’ai pas le droit d’y être. Même chose quand je viens prendre la place de ma femme pour qu’elle aille prendre sa douche. Même chose quand elle revient. Notre santé mentale, on s’en tape, mais la présence de 2 parents dans la chambre du bébé qui a la roséole, ça c’est grave. Il faut aussi mentionner l’horrible nourriture qu’on ne servirait pas dans un chenil qu’on amenait au bébé et à ma femme. Ma femme m’a dit, il rate même les tranches de pain. Elle adore le pain blanc gadoua standard dégueulasse. Pourtant elle m’a dit avoir trouvé les tranches de pain blanc emballées individuellement — Gretta se retourne dans sa tombe, oui une tranche de pain blanc emballée individuellement dans un gros emballage bien rigide — infectes.

Une tranche de pain Charles-LeMoyne

Quatrième jour, j’en ai plein mon cul et j’ai la chance d’être là quand la pédiatre passe, alors que ma femme revient d’être allée prendre une douche à la maison — il n’y a pas de douche disponible pour nous à l’hôpital, covid oblige. Elle nous explique qu’il y a quelque chose qui cloche avec le test de covid, c’est vraiment tout ce qu’il l’intéresse cette initiée. Ils vont refaire le test ; apparemment, à Saint-Hyacinthe, ils ont gardé la fiole originale, ils peuvent donc réessayer. Sinon, tout est normal chez le bébé. Je décide néanmoins de péter mon plomb. Ça fait, je parle d’incompétence, le docteur n’apprécie pas, ce n’est pas gentil dit-elle. Je n’en ai rien à foutre, comment peut-on rater 4 prises de sang en file ? Elle se défend que c’est le labo, pas les infirmières. Je dis que c’est du n’importe quoi et que c’est innaceptable, que les médecins ont le levier nécessaire pour les infirmières et le labo fasse leur travaille correctement. Mais apparemment, elle n’y peut rien et ils sont débordés au labo. Ha bon, mais on m’a dit qu’ils s’emmerdaient ferme au labo et l’hôpital est vide, il n’y a personne. Ce n’est pas très bien reçu. Je lui fais savoir, sur un ton désagréable, que je n’apprécie pas d’avoir été manipulé et induit en erreur. Elle m’avait parlé de bilans, pour lesquels j’avais dit oui, et non d’admission. Elle se défend que c’est ainsi que ça fonctionne, qu’en cas de néphrite on garde le patient en observation. Ha non, dis-je, on a jamais parlé de néphrite et je n’accepte pas ses explications bidon. Le ton a sérieusement monté. Puis, on m’accuse moi : ce serait de ma faute puisque je n’aurais jamais dit que j’avais été malade ? Pardon, mais apparemment vous le savez madame, dès que vous me l’avez demandé, j’en ai parlé. Haaaa, mais je ne l’aurais pas mentionné au prétriage, au triage et à l’externe. Évidemment, puisqu’ils ne me l’ont pas demandé et que je venais pour une roséole ou de l’herpès (mon autre fille avait eu une crise d’herpès la semaine d’avant — c’est la première fois que j’en parle dans ce texte, mais je ne l’avais pas omis à l’hôpital à chaque étape). Ça, ça me rend furax. Mais bon, je me renfrogne, car je pourrais sérieusement me ramasser en prison et elle en chirurgie.

Puis le naturel revient au galop et on me demande de partir, c’est très très très important, il ne peut pas y avoir deux parents en même temps dans la chambre de l’enfant.

Cinquième jour, nouveau médecin, nouvel externe. Pour elles, c’est clair, c’était probablement une roséole, mais il y aurait fallu qu’elles voient le bébé la veille. Bizarre, l’autre initiée n’a pas allumé elle. Retour du test de covid après 5 jours, négatif. Donc, toutes ces mesures pour rien. Soit, on est jamais trop prudent, notre bébé avait fait de la fièvre. Mais, toutes les autres maladies de la terre n’ont pas disparu et nous aurions très bien pu attendre les résultats à la maison. Les globules blancs sont remontés et ça peut prendre jusqu’à 2 semaines dans un cas de roséole avant que ça se tasse. Je retourne à l’hôpital pour aller chercher ma femme, je monte à la chambre pour aller chercher le surplus de sacs et de jouets pour les ramener à la voiture. Les infirmières se précipitent pour me dire qu’il est très très très important que je parte. Ce que je fais, leur dis-je sur un ton sec, car je ne viens que chercher les sacs. On me menace d’appeler la sécurité. Faites, leur dis-je sur un ton encore plus bête. Je me pousse avec les sacs, ma femme n’aura que le bébé et la poussette à remmener. D’autres infirmières m’apostrophent en passant devant l’accueil, je ne suis plus très parlable, je m’en vais attendre ma femme et ma fille à la voiture. Ça donne envie de fumer une cartouche au complet.

Ma femme appelle, elle met le téléphone en main libre, le médecin vient faire un dernier rapport. Pendant que le médecin parle, un gardien de sécurité vient s’enquérir sur ma présence et faire des menaces si je remonte. Quelle bande de cons confirmés. Je leur souhaite de choper le covid.

Bref, cinq jours, moins quelques heures, à l’hôpital pour une roséole. Le premier soupçon de notre pédiatre, souçon que le premier médecin, les 4 premiers jours n’a même pas pris en considération. Cinq jours à manger de la bouffe de chenil pour pauvre. Cinq jours à mal dormir, car la privation de sommeil est un art que les hôpitaux aiment pratiquer. On nous réveille toutes les quatre heures la nuit pour prendre les signes vitaux du bébé, et toutes les deux heures le jour. Une véritable torture, pour rien. Remarquez que ma femme et moi pouvions échanger nos rôles dans la chambre du bébé. Ce qu’ils ne veulent pas, ce qui est très très très important, c’est que nous ne soyons pas tous les deux en même temps dans la chambre. Ça n’a aucun sens et on nous traite comme des abrutis. Bref, évitez, si vous le pouvez, le mouroir Charles-LeMoyne.

PLQ Delenda Est