Jonathan Trudeau nous parle aujourd’hui d’étalement urbain. Et c’est vraiment lamentable comme argumentation.
Je suis d’accord sur une chose, trop souvent, l’espace en appartement pour une famille en ville est misérable et la cour (le jardin, comme disent les français ) inexistante. J’ai moi-même déménagé ma famille en banlieue et nous nous en portons beaucoup mieux. Pour un prix raisonnable, moins de la moitié de l’équivalent en ville, nous avons une grande maison et un jardin raisonnable. Le tout près de Montréal. Et à ma grande surprise d’ancien Montréalais, c’est tout à fait vrai : le problème du trafic, c’est à Montréal, pas en banlieue ; j’y reviendrai dans un article subséquent. Notre maison a toutefois plus de 40 ans dans un quartier plus vieux encore. Nous n’avons pas saccagé une terre agricole pour aller y habiter ; oublions la remise en état, c’est presque impossible.
Le problème de l’étalement urbain, ce sont les nouvelles surfaces qui sont transformées pour accueillir de nouveaux bungalows au bout d’une nouvelle autoroute. Ça c’est criminel. Pensons à la 19, un hérésie totale. À Laval, on a une belle autoroute à deux ou trois voies (je ne me souviens plus ) qui vomit ses voitures dans un quartier résidentiel de Montréal à 40 minutes du centre-ville dans de bonnes conditions. Cette belle autoroute se transforme en boulevard qui rencontre ( boulevard sans terre plain ) au nord de l’île Jésus. Malgré le côté inutilisable de cette autoroute pour aller à Montréal, les habitants du nord de l’île Jésus et de la rive nord réclament sa prolongation vers le nord. Voilà une hérésie totale.
L’étalement urbain, c’est l’utilisation de terre agricole inutilisée ou de parcelle de terre humide ( de la bonne vieille swamp ) pour construire des bungalows. Dans les deux cas, c’est inexcusable. Les terres arables forment une richesse très épuisable dans un Québec qui n’en a pas beaucoup. Les terres de la vallée du Saint-Laurent sont hyper précieuses, c’est littéralement notre plus grande richesse ; richesse que Chinois nous achètes à vil prix — en passant, un hectare acheté par les Chinois est un hectare de trop. Les marécages, eux, ont leur utilité dont on parle de plus en plus dans les médias. Tout contracteur qui gaspille une telle terre devrait être pendu haut et court (ce n’est pas de l’enflure verbale).
Mais son argument est résumé ainsi
Je sais, vous me direz que je ne suis pas urbaniste, mais il me semble que plus le développement se fera en périphérie et à l’extérieur des grands centres, plus cela aura des effets collatéraux positifs sur les régions plus éloignées.
Et le contraire m’apparaît encore plus évident ! Ce n’est pas en favorisant uniquement la densité de Montréal et du cœur de Québec que des régions comme l’Abitibi ou la Gaspésie vont arrêter de se vider.
L’étalement urbain, ce n’est pas une tare. Au contraire. Est-ce qu’on a encore le droit de penser cela sans avoir l’air de vouloir tuer la Terre ?
Je ne vois pas en quoi saccager un boisé à Longueuil permettra de réoccuper la Gaspésie. Je ne vois pas en quoi remplir les derniers marécages de l’ouest de l’île de Montréal permettra d’occuper le territoire de l’Abitibi. C’est ahurissant comme argument. Honte au Journal de Montréal de publier de telles inepties. Je comprends que la liberté d’expression existe et j’en profite amplement. Mais il me semble que quelqu’un aurait pu lire le propos de M. Trudeau et lui poser quelques questions pour qu’il réalise la médiocrité abyssale de son propos.
Pour terminer, contrairement à certains, je suis tout à fait en faveur de la construction de tour à condo. On ne peut pas être en faveur de la concentration et être contre les tours en hauteurs. Cependant, il est vrai qu’il faut réglementer pour obliger la construction des logements de grandeurs suffisantes pour les familles de 4 ou 5 ou 6 qui sont difficiles à loger à Montréal. Il faut aussi que la ville et la commission scolaire fassent leur travail, qu’elles font très mal, pour réserver les terrains, quitte à les nationaliser, pour construire les écoles, centres communautaires et autres infrastructures sociales essentielles pour une communauté florissante.
PLQ Delenda Est